Projet à la con I

Ça fait un moment que ça me turlupine les neurones et ce week-end, l'occasion s'est présentée d'en parler avec certains co-administrés de la campagne.
La genèse : figurez-vous qu'en surfant chez les anglo-saxons d'outre Manche & Atlantique, on trouve plein de trucs en rapport avec la lecture et le partage.
J'avais trouvé intéressante en son temps, l'idée de créer des points de distribution de livres, CD, DVD, jeux, jouets, etc., afin de marquer et mailler un territoire, pour mieux se l'approprier et le faire vivre, tout en y affirmant une des missions de mon boulot : plutôt que de créer un troisième lieu, délocalisons cet endroit !
Oui Lucienne, j'ai un côté utopiste qui me perdra mais qui me permet d'avancer.
Donc, l'idée de départ c'est de copier, au moins dans le principe, les Little Free Library (lisez ce qu'en dit la bibliomancienne : petite bibliothèque gratuite) américano-anglaises :

little-free-library.jpg
Cette initiative a été lancée par Todd Bol à Hudson dans le Wisconsin en 2009.
Depuis, partout à travers le monde, l'idée est reprise avec comme devise : Prenez un livre, laissez un livre.
Devant l'impossibilité de pouvoir mettre ça en place dans mon boulot précédent, j'avais un temps envisagé d'en faire une version dématérialisée numérique, façon Dead Drop, mais là aussi, no way, retourne donc jouer aux Lego !
Depuis, on voit des PirateBox naître un peu partout, encore que si on ne leur donne pas de sens, de but et de cohérence un peu plus aboutis et réfléchis qu'un simple gadget pour geek débutant, je n'en vois pas l'intérêt. Je ne vais pas vous sortir mon discours sur l'exploitation de la réciprocité tangible/virtuel, mais un minimum de stratégie et de valeur ajoutée ne leur nuirait pas.
Donc, je m'étais dit que puisqu'au boulot c'est pas possible, alors pourquoi ne pas le faire en dehors et ailleurs ?
Nous voici quelques années plus tard, dans la salle des fêtes d'un village perdu en Bourgogne, au moment de prendre congé des autres villageois, après la présentation de la nouvelle équipe municipale.
Au sortir de la salle, une jeune femme engage la conversation, vous êtes qui ? Permanent ou week-end ? Patati & patata...
Evidemment, en tant qu'ancien fumeur, j'ai toujours un briquet dans mon sac, on ne sait jamais... en tout cas ce petit objet est parfois très pratique si l'on veut avoir l'air civilisé ou simplement pour allumer un feu.
Et c'est de feu dont cette jeune femme avait besoin pour allumer sa clope, ce qui facilite la poursuite de la conversation.
Viennent ensuite les questions ordinaires, dont l'incontournable : vous faites quoi comme métier ?
Je vous épargne la vie des autres, mais en résumé, la campagne loin de tout c'est la misère et l'envie de partage, de découverte, de rencontre, de nouveauté, bref de vie quoi... est très forte quand on y est résident permanent.
Je parle de mon projet à la con qui reçoit un bon accueil, accueil qui sera confirmé quand une autre dame viendra se joindre à la causerie et aura vent de l'histoire.
Donc l'idée plait !
Reste à lui donner corps.
Soit une boite améliorée plantée au centre du village et/ou une étagère dans l'ancien bistrot que sa nouvelle propriétaire (la deuxième dame) voudrait transformer en lieu de vie.
J'en suis là de mes réflechissements avant de poursuivre dans l'une ou l'autre (ou les deux) des possibilités.
Je vais voir quelle matière il est possible de récupérer au boulot pour avoir de quoi "lancer" le projet, mais je me demande surtout si ça vaudrait le coup d'y proposer, en plus des livres, d'autres supports comme des CD, des DVD, des jeux... oui, je me questionne...

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